dimanche 1 novembre 2015

Un autre regard sur les "Chemins des prieurés"


Le 26 septembre, une bonne dizaine de randonneurs se sont rassemblés pour un départ depuis le prieuré de Trouhaut en direction de Saint-l’Abbaye. Chaleureusement accueillis par Madame Alix Debost, l’une des propriétaires de l’ancien prieuré Saint-Eutrope, nous avons pu visiter librement les lieux tout en écoutant ses explications sur l’histoire des bâtiments. 


Près de la maison, un pigeonnier du XVIe siècle est encore garni de ses boulins et équipé de son échelle tournante. Jaillissant d’un angle de la tour, un étrange personnage au visage tourné vers le ciel, adopte une posture pour le moins irrévérencieuse. S’agirait-il d’un moine imaginé par un sculpteur facétieux ?
 

Le prieuré Saint-Eutrope de Trouhaut
 
En 1095 le chevalier Aymon fait don de son domaine de Trouhaut, près de Saint- Seine, à l'abbaye de Cluny en rémission de ses fautes. Quelques années plus tard, elle y implante le petit prieuré Saint-Eutrope, qui ne sera jamais habité par plus de deux moines et leur prieur.
 
 
En 1235, sans doute pour éteindre une dette, l’abbé Étienne de Berzé le concède à vie à la duchesse Alix de Bourgogne, épouse du duc Eudes III, contre l’obligation d’y entretenir deux moines et l’assurance de recouvrer les lieux après sa mort. En1251, le prieuré revient donc dans le giron de Cluny. En1280 il passe dans les mains du duc Robert II jusqu'à sa mort en 1306. Les rapports de voisinage entre l’abbaye de Cluny et celle de Saint-Seine, toute proche, furent toujours tendus à propos de Trouhaut, les terres des uns et des autres devant être soigneusement délimitées et les droits seigneuriaux dûment établis.

Les bâtiments conventuels et le cloître ont aujourd’hui disparu, remplacés par une maison de maître du XVIIIe siècle. Il reste cependant quelques vestiges de la chapelle, transformée en dépendances. La construction de la tour forte qui se dresse à l’entrée de la propriété, est signalée en 1292. Elle occupait une position défensive sur le grand chemin de l’Auxois qui, venant d’Alise, rejoignait la voie Autun-Langres sur le plateau. Son détournement fut décidé en 1803 sous prétexte de son impraticabilité en hiver. Haute de 15 m, la tour a conservé ses six fenêtres de tir au dernier étage. On y remarque également une magnifique souche de cheminée cylindrique datée du XIIIe siècle.

Nous suivons le tracé des chevaux et arrivons à Saint Seine après des heures de marche.
 

Discours puis collation bien méritée :