Le rapport sur les "Grands chemins anciens du Pays Seine et Tilles en Bourgogne", remis en 2013, prévoyait des actions ciblées de mise en valeur des grands itinéraires définis et décris. En étroite collaboration avec Anneliese Bénazet, animatrice de la charte forestière du Pays Seine et Tilles, l'association a prévu une première intervention qui visait à sensibiliser la population locale, mais aussi à rappeler aux élus l'existence de ce rapport et de ses atouts patrimoniaux et touristiques.
Cet "atelier de restauration d'un chemin creux" s'est déroulé le 21 juin 2014, sur la commune de Saint-Martin-du-Mont et a été précédé d'une phase de concertation et d'invitations.
Le tronçon de chemin concerné fait partie d'un des principaux itinéraires d'origine antique, traversant le Pays du sud au nord, et décrit dans le rapport. C'est également un tronçon du "sentier Bouton d'or", apprécié des randonneurs dijonnais. Particulièrement caractéristique, encaissé en milieu calcaire et forestier, il était encombré de pierres éparses, de rochers éboulés, de souches et de troncs ou branches abattus, qui gênaient la progression des randonneurs et interdisaient tout passage de cavaliers ou d'attelage.
Le jour dit, les adhérents de "Grands chemins", quelques élus locaux et des sympathisants se sont retrouvés sur place, outils en main. Grâce aux nombreux participants, l'enlèvement des obstacles et le nettoyage ont été rondement menés.
 |
| Les bénévoles en plein travail. Photos Anneliese Bénazet |
Un apéritif et un pique-nique partagé, chaleureux et convivial, ont permis d'évoquer d'autres projets (par ex., le nettoyage du même chemin sur l'autre versant de la vallée du Suzon, côté Panges).
Cerise sur le gâteau, celles et ceux qui le souhaitaient, ont pu visiter trois sites archéologiques voisins, commentés par Y. Pautrat : le coffre funéraire de Bordes-Pillot (parfois appelé "ciste") datant probablement de la fin de la Préhistoire, un petit tumulus proche ayant servi de sépulture aux âges des métaux, et enfin, l'éperon barré de Château Manchard qui domine le Suzon et contrôle le passage du chemin creux. Barré par un double rempart de terre et de pierres, côté plateau, seule la pente, très raide, protège ses flancs (vraisemblablement complétée d'une palissade). Il occupe une toute petite surface (environ 600 m²) et n'a jamais été daté. Sans doute faut-il y voir un poste de gué ou un lieu de refuge très temporaire plutôt qu'un habitat défensif permanent.
 |
|
Ce petit monument est caractéristique des sépultures collectives de la
fin du Néolithique et du début de l'âge du Bronze (environ 2000
avant J.-C.). Il consiste en un « coffre », constitué de
grandes dalles calcaires, à l'intérieur duquel on inhumait
successivement les défunts d'une communauté locale. Le coffre,
éventuellement recouvert d'une dalle, était inclus dans un tertre
bas en terre et pierres. Celui-ci a été fouillé dans les années
quarante ; on y aurait trouvé quelques fragments de poterie et
de silex.
|
